(S’) habiter : présence et
passage
Ces aller-retours entre les environnements que nous fréquentons et
l'habitat de nos pensées, forment un espace propre, un moment, vécus dans les
limites de perceptions de notre corps, façonnés par notre identité, en constant
réaménagement. Dans cet espace
s’accumulent des strates, se déposent des sédiments d'expérience des lieux,
baignant dans une sauce identitaire, influencée par la doxa sociale ambiante et
par notre rapport aux autres.
Dans mes œuvres, je fonctionne
aussi par strates. L’accumulation de diverses techniques (peinture, de modelage,
de façonnage et autres) de même que la variété de matériaux utilisés,
l’insertion d’artéfacts, et enfin l’ajout de citations formelles empruntées à
l’histoire de l’art, rendent compte d’où je viens, d’où je produis des œuvres
et où s’inscrit principalement mon expérience de L’habiter.
La figuration
ou la schématisation des lieux investis de ma présence ne renvoie pas seulement
à l'image d'un souvenir. Dès lors qu'elle existe, elle devient une plateforme
permettant à ma pensée d'y retourner, simultanément avec la conscience de mon
environnement ambiant. Elle offre aussi aux regardeurs le loisir d'aller
séjourner, en même temps qu'ils sont présents à l'œuvre, auprès de lieux
habités par eux-mêmes, vers un moment, un événement, une expérience sensible de
leur propre histoire. L’habiter apparait donc dans les moments qui reflète les singularités,
tentent d’endiguer le flux du temps et font arrêt sur l’image. C’est cette
rencontre entre l’Habiter et l’art
qui me passionne et dont il est question ici.
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